De Paris à Terre

Publié le par Paul Bonhomme

De Paris à Terre

On ne voit pas le jour pourtant on vit.

On vague à l'arme aux larmes de la sueur des peuples occis.

On pacifie au sécateur.

On sépare, on classe, on compte ... à l'autre bout de l'âme, ils meurent.

On ennuage au chant du canon, on craque ils crient, on enferme, on clic clac ... on clique et on claque.

On circule en rond, dans l'air des bulles.

On enfume, on oublie et on meurt.

Pourtant un jour on vit ?

...

Pourtant elle est belle elle ... rigole.

Elle jubile comme une enfant, on dirait qu'elle vole. Allez ! on dirait qu'elle vole ?

Je ne sais d'où, pourtant ça vient.

Je ne maitrise plus rien.

Pourtant elle est belle elle ... s'étend. Elle s'étire sous nos pas saouls, se tire.

Elle détient.

On dirait qu'elle vole et pourtant on y meurt.

...

On ne voit plus le jour pourtant on vit encore.

Pourtant nos corps vagues s'entrechoquent sans cesse.

Sans racines, se débattent et se noient.

Pourtant on vit en corps.

Je la caresse, dans mes rêves de gosse je la dorlote.

Je la soigne en la prenant par la main, je la soigne et elle, elle crêve.

De mes doigts, j'ai peur.

Je ne sais d'où, elle est là, c'est tout.

Elle m'envole, elle ment, vole, je ne maitrise plus rien.

...

Il y a des lieux et des lieux en corps.

Des places vides et par les nuages acides, on les reconnait.

A la poudre des chansons qu'on y crie, à l'angle de la rue qu'on y pleure.

Qu'un gars y a crié s'arc-boutant sur une fleur.

Ces lieux où nous étions des millions dehors, des millions alors, on n'y voit plus le jour.

Pour autant d'y voir dit ! Je dis : qu'on y vive encore.

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