Le goût de l'autre

Publié le par Paul Bonhomme

Le goût de l'autre

Je m’demande c’que tu fais, qui tu vois, où tu est.

Je m’demande qui t’est toi, c’que tu veux,

que t’as pas envie d’mourir ou en tous cas, pas d’mourir vieux.

Je m’demande si j’te connais encore,

si j’te reconnaitrais alors que t’es pas là,

alors que j’y étais pas et que toi, sans moi, ça l’fait pas mieux.

...

Je m’demande qui ou quoi, pourquoi.

T’as pas eu envie d’rester un peu plus, juste là.

...

Aujourd’hui on change d’heure, on change de saison,

maman est aller jeter les fleurs.

...

Aujourd’hui j’sais plus te dire

Si j’t’aime encore

Ça fait trop longtemps, trop longtemps maintenant qu’on m’a pris ton corps.

...

Alors oui, tu m’diras qu’c’est pas important,

qu’il faut que j’pense aux autres et qu’j’arrête de pleurer,

mais j’peux pas.

Ou en tous cas pas tout de suite, ni demain.

Y’a des trucs comme ça, qu’on s’commande pas.

...

Parce qu’il y a des plombes, oui des plombes que j’t’attends.

Ici ou là bas, là haut,

là où l’ombre des géants t’a bouffé les os.

...

Et j’continuerais d’te chercher,

et j’continuerais de m’demander

c’que tu fais, qui tu vois, où tu est

jusqu’à c’que peut-être

elle arrête de j’ter les fleurs, maman.

...

Alors j’irais pleurer sur ta tombe, pleurer comme on crache,

Et j’irais t’avouer que j’t’aime, oui, je t’aime !

Que j’ai beau essayer d’changer le monde,

que sans toi j’y arrive pas,

que c’est pas par manque de courage, non,

que c’est par manque de toi.

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