Au travers des frontières ...

Publié le par Paul Bonhomme

Au travers des frontières ...
« Le mot frontière est un mot borgne. L’homme a deux yeux pour voir le monde » Paul Eluard.

J’t’embrasse …

J’t’embrasse tiens, ta tronche juste au creux d’mon épaule, là.

J’t’embrasse parce que t’es un homme comme moi, et qu’t’as p’t’être juste besoin qu’on t’aide.

Alors j’t’embrasse.

Parce que t’es bien comme moi, même si t’en n’as pas la couleur ou qu’tu m’ressemble pas, même si quand tu m’cause, tes mots, j’les comprend pas.

Ça m’fait pas peur tu sais, dans tes yeux j’y vois bien la même misère que celle que j’traine sous ma peau.

Et puis, si on r’garde le soleil s’coucher, on y verra bien la même chose non ?

Nos nuits sont bien faites des mêmes étoiles ? Nos gosses et nos femmes, on les aime pareil et on les trouve beaux.

J’t’embrasse …

Aussi parce que j’sais pas quoi faire d’autre, que j’ai qu’ça à t’donner et qu’t’es trop loin pour t’offrir un pot.

J’espère juste que mes bras arriveront jusqu’à toi mon ami, parce que sur la route ils y ont mis des barrières.

Ils ont appelé ça « frontière ».

N’empêche que tes larmes moi j’les ai reçu, alors elles doivent pas être si hautes que ça leurs murailles.

Et on s’en fout d’toute façon nous, on les bougera leurs pierres, on les écartera leurs barreaux.

On en fera des tas tiens, on plantera des fleurs à la place des couteaux.

J’t’embrasse …

Fais gaffe à toi l’ami, tombe pas à l’eau qui sait, j’sais pas nager et p’t’être bien qu’un jour ce sera moi qui sera dans l’bateau.

Comme les enfants qui regardent le ciel, nous ne sommes pas d’un pays, d’une terre, d’un peuple, nous sommes de l’horizon. 

Les frontières ne sont que les graines de nos peurs. Les guerres en sont le fruit avec la haine comme noyau. 

Paul Bonhomme

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