Au travers des frontières

Publié le par Paul Bonhomme

Au travers des frontières

Les frontières sont les graines de nos peurs, la guerre en est leur fruit.

Temple de Johkang, Lhassa, TIBET, août 2005 … j’ai encore sa main sur mon épaule qui me raconte l’histoire du pays des neiges éternelles.

Éternel pays aux prières pourpres, perdues au vent du monde.

Sa main, tout à l’heure nouée à mon épaule comme une ancre et qui me rejette à l’instant, foudroyée par les bottes des militaires omniprésents, fusillée d’obscurantisme.

J’ai encore, sa main qui me demande et son cœur qui me crie de l’aider en pleurant, que de peur il est pétrifié.

Je me souviens de sa main dans la mienne, je l’ai laissé partir, je me souviens de sa peur de la haine. Se souviendrait-il de la mienne ?

Temple de Johkang, Lhassa, Tibet, août 2005 … étions-nous donc si fous pour nous permettre d’outrepasser leurs frontières ?

Qu’allais-je faire là haut ? Qu’allais-je y chercher ? Je ne sais pas.

Dans le luxe du temps que m’a accordé cette vie à arpenter les sommets sans raison, ce qui est sûr, c’est que j’y ai trouvé l’insignifiance de ma quête et peut-être aussi un peu cette énergie folle à essayer de briser les frontières.

Nous ne sommes pas d’un pays, d’une terre, d’un peuple, nous sommes de l’horizon comme les enfants regardant le ciel.

L’homme courageux a souvent été considéré comme celui qui partait à l’aventure, à la rencontre de l’inconnu … nous qui franchissons les frontières comme des funambules les bras écartés, en équilibre, comment ne pas reconnaître la dérision de nos différences ?

« Le soleil passe les frontières sans que les soldats tirent dessus » Salim Jabran, réfugié.

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