Biancograt, l'arête des rêves
Sur l'arête du Piz Glüshaint, la Bernina en arrière-plan, l'arête Bianco à sa gauche.
Sous la Fuorcla de la Prievlusa, j'ai entendu deux pieds ripés, j'ai levé la tête, mon coeur est monté a 200 puls/min : un homme décordé avait glissé à deux doigts de la catastrophe ...
Sous la Fuorcla de la Prievlusa, j'ai entendu des pierres tomber, je les ai vu nous arriver dessus, délogées par les pas affolés d'un chamois que nous avions dérangé : une pierre grosse comme deux poings serrés a ricoché sur le sac à dos d'Olivier, son casque n'y aurait pas résisté ...
Au col de la Prievlusa, le vent atteignait parfois les 60 km/h.
Au col de la Prievlusa, nous avons fait demi-tour pour la deuxième fois.
L'arête Bianco qui mène au sommet de la Bernina fera pour un moment encore, partie de nos rêves.
Il y a des jours comme ça où le choix est simple : continuer à rêver pour éviter un jour le cauchemar ... indélébile.
La chance sourit aux audacieux, certes, mais elle ne soigne pas les maux des morts.
Olivier et Cécile descendent de la première tentative vers la Biancograt ... déception.
Tout avait pourtant bien commencé sous La Sella, en montant au Glüsheint, le deuxième jour.
Cécile sur l'Arête esthétique du Glüshaint.
...
Le Piz Tshierva dominant le "Lej da Vadret" dans le vallon de la Chamanna Coaz.
Olivier traverse la rivière qui descend des glaciers du Piz Glüshaint, au fond.
Olivier et Cécile, heureux malgré tout, à la Fuorcla de la Prievlusa.
Le bonheur n'est pas passager, il se donne, il se prend, se partage.
Le bonheur n'est pas qu'un instant de réussite, un moment éphémère de fierté, c'est une ligne directrice, une manière de vivre qui nous élève alors même que nous descendons sans avoir atteint nos objectifs.
Le bonheur, c'est notre capacité à rêver, et notre envie de toujours pouvoir le faire ...