Lignes ...
Encore une ligne au r’bord du monde et du temps.
Tendu à un fil, à rebours ou à la r’tourne c’est selon, mais pas aux poings s’il te plait !
Non, pas au point à la ligne, ni à l’autre, le point final.
Je n’aime pas les points finals, ils me font penser aux poings morts, à ceux qui ont cessé de s’ériger et de se battre.
Une ligne à la seconde, un songe, une onde. Un compte tour qui déboule ta musique, qui m’entraine et qui m’embarque vers le haut.
Vers de là où on s’aperçoit que sans toi vivre, ça s’peut plus. Ou alors mal, ou si peu, ou tout p’tit comme recroquevillé, encapsulé, embouteillé dans trop de haine ou d’arrogance.
Ouais, c’est de là haut que j’te vois encore le mieux l’Homme.
Ça doit être pour ça qu’il y est monté l’Adriano, et l’autre aussi, le Max, et les autres, le Jeanno, le Patrick, le Patrice, le Nico ! Ouais c’est pour ça : pour la vue qu’on a de l’autre de là haut.
C’est comme l’amour ça, c’est quand ça t’arrache le cœur d’être trop loin que tu t’aperçois de combien t’en as besoin.
De l’Autre.
Alors oui, j’irais encore poser sur les rives des cimes, mes virages fragiles. Et sur la pente du r’bord du monde là haut, j’irais y tendre encore mes lignes.
Parce que le ski c’est comme l’écriture, ça signe, ça dessine, ça griffe, ça pose une marque à l’encre délébile. Parce que la montagne ça s’enflamme, ça s’rebelle, ça chante, ça s’insinue entre les lignes.
Parce que c’est comme la vie tout ça,
ça s’imagine.
per Adriano Trombetta ...