Danser un peu ...

Publié le par Paul Bonhomme

Danser un peu ...

5 octobre, je partais pour la traversée des arêtes des Aravis en 37 heures pour le projet 48 heures, le 14 octobre je participais au K2 Varan go fast down avec Dachhiri Dawa Sherpa, Vincent Delebarre, Vollet Greg, Quentin Prangère, David Muffat-meridol,Passy Alpirunning et le 21 je finissais 14ème du 120 kil. de la Vibram UTLO - Ultra Trail Lago d'Orta ... ce que je n'ai pas dit c'est que j'ai préparé ce mois d'octobre depuis plus de 3 mois (à part l'invitation du K2 que je n'avais pas anticipé  ... en fait depuis bien plus de 3 mois. Oui, depuis que dans mon crâne trottait l'idée que je ne pouvais décemment continué de critiquer le trail et l'ultra trail sans savoir vraiment ce que c'était en réalité. Parce que c'est un peu mon problème : je ne supporte pas de critiquer ce que je ne connais pas (négativement s'entend, ou sans prise de distance, sans objectivité quoi !) ... du coup il a fallu que je m'y mette ... et je me suis pris au jeu. Pourquoi ? Parce que j'aime courir en montagne, oui, j'ADORE courir en montagne. Sentiment de liberté, euphorie de l'effort en adéquation avec l'univers que le corps parcours ...etc. J'aime ça et pi c'est tout. 
Du coup voilà, j'ai eu envie de passer à autre chose, un truc différent, pas mieux, pas moins bien, juste un truc pas comparable que j'ai pu toucher du doigt lors de mon tour du Queyras l'année dernière (Run Through the Borders), ou bien lors de la traversée d'Annecy à Chamonix avec les skis et surtout les copains ce printemps (Annecy-Chamonix à skis).
Oui, on appelle ça alpirunning, alpinrun ou autre, ce qui est certain c'est que cela a toujours existé mais que les disciplines se confondaient alors qu'on voudrait à présent les opposer. La course en montagne existe depuis que les Hommes arpentent les montagnes. Une histoire d'égo forcément  Mais pas que.

Aller vite en montagne n'est pas qu'une question de vitesse, c'est aussi et surtout une question de maitrise et d'expérience, comme un funambule, comme un danseur, comme un artiste. Celui qui pour le coup a poussé la vitesse et la maitrise bien avant Ueli ou Kilian, c'était Patrick Bérhault (et Messner et certainement d'autres avant eux... il faut juste se souvenir de l'enchainement des faces nord du glacier noir par exemple ou des entrainements de Reinhold...).

Alors voilà, j'ai cette envie d'explorer une montagne "artistique", une montagne visuelle, conjuguant l'exploit à l'histoire, à la création, utilisant les chronomètres pour les dépasser, pour offrir toute la beauté qu'on y trouve et qu'on a tous tant de mal à redescendre dans la vallée !

Sur les arêtes là haut, je ne grimpais pas, je ne courais pas, j'avais le sentiment de danser, suspendu entre deux vallées. Le trail amène tout un public à courir en montagne, et la montagne elle, nécessite de la patience et du temps ... à nous de trouver la meilleure manière de concilier cela et juste d'essayer de se laisser aller à simplement ... danser.

Commenter cet article